Résumé |
En Suisse, le concept de gouvernance en éducation met l’accent sur des règlementations et des structures en vue de favoriser la coordination des actions entre constellations d’acteurs au sein d’un système multiniveaux (Altrichter et al., 2007). Le fédéralisme et le fonctionnement par subsidiarité propre à la Suisse préserve ainsi une autonomie régionale et locale qui s’articule toutefois avec des logiques d’accountability et de contrôle polymorphe pour les établissements scolaires. Les politiques de gouvernance modifient donc peu à peu l’organisation des systèmes éducatifs suisses, avec la volonté d’améliorer les résultats des élèves et l’apparition plus généralement de nouvelles pratiques de régulation dans la gestion de l’éducation (Pelletier, 2009) et d’une gouvernance par les nombres (Felouzis et Hanhart, 2011; Maroy, 2013). Les institutions éducatives se transforment ainsi en laissant certaines dimensions de la gouvernance aux mains des établissements eux-mêmes (Neave, 2001) et en reconfigurant le travail des professionnels de l’enseignement (Dutercq et Maroy, 2017). L’objectif de cette communication sera d’analyser les effets de ces nouveaux modes de gouvernance sur la fonction des directions d’établissements scolaires et la condition enseignante en Suisse romande. Nous tenterons de rendre compte des contradictions internes de ces politiques et des conséquences qu’elles peuvent avoir sur les relations entre directions et enseignants. |