Résumé |
Au Québec, la formation des enseignants a connu depuis les années 1960 trois réformes majeures. La première réforme, la plus importante, se caractérise par l’abolition des écoles normales et le transfert complet de la formation à l’université en 1969. Son objectif est de soutenir la professionnalisation de l’enseignement défendue par le Rapport Parent (1964-1965). La deuxième est mise en place en 1994 et s’inspire du mouvement de professionnalisation de l’enseignement lancé aux États-Unis dix ans auparavant. Elle allonge la formation d’une année et bonifie substantiellement la durée des stages, tout en apportant des changements structurels au système de formation. Enfin, en 2001, la dernière réforme assujettit la formation à un référentiel de compétences que toutes les universités doivent respecter. Or, en dépit de ces trois réformes, les nouvelles générations d’enseignants restent, depuis les années 1970, généralement insatisfaites de leur formation. L’objectif de cette communication est de présenter et de discuter certains facteurs sociologiques qui pourraient rendre compte de cet écart entre des réformes à prétention professionnalisante et l’évaluation qu’en font les enseignants. Nous nous interrogerons en particulier sur le réel pouvoir de la formation à servir de levier à la professionnalisation de l’enseignement depuis les années 1960. |