Résumé |
La formation des enseignants à l’université s’est progressivement démarquée d’une formation purement académique avec de simples cours théoriques. Elle a mis en place un curriculum avec des stages, une alternance intégrative, avec des formateurs à statuts variés, des enseignants-chercheurs et des praticiens. Pourtant si on peut noter une avancée dans la professionnalisation de la formation initiale, on ne peut pas vraiment parler d’une professionnalisation du métier d’enseignant. La formation continue est quasi inexistante et les enseignants se sentent socialement peu reconnus et sont peu impliqués dans les projets de changement ou l’innovation. Comme discipline universitaire, les sciences de l’éducation se sont institutionnalisées dans des départements. Les chercheurs de ce domaine ont développé de nombreuses recherches dans des champs variés, mais aussi sur l’enseignement-apprentissage, sur le métier d’enseignant et la professionnalisation, sur la formation initiale et continue, sur le sentiment d’efficacité personnelle et le développement personnel, sur la coopération professionnelle et l’organisation apprenante…. Pourtant en même temps, les départements de sciences de l’éducation ont refusé de prendre en charge des licences de formation à l’enseignement comme au Québec. Alors qu’est-ce que les sciences de l’éducation ont apporté aux formations des enseignants? Quels formateurs et enseignants-chercheurs ont accepté de travailler en formation parfois au détriment de leurs recherches? Comment accompagner par la recherche en éducation le changement sur le terrain avec les praticiens dans une optique d’émancipation, non de « best practices »? Nous tenterons de dégager le rôle des différents acteurs dans cette occasion de rencontre jusqu’à présent « manquée ». |