Résumé |
Au Québec, le ministère de l’Éducation a confié à une équipe interdisciplinaire de recherche en architecture, design et éducation le mandat d’éclairer la rénovation des écoles primaires publiques, dont la très forte majorité a été construite avant 1970 (Després, 2017). La domination de la salle de classe témoigne de cette époque où les écoles étaient essentiellement des lieux d’instruction. Après 1970, de nouveaux usages, exprimant de nouveaux mandats de l’école publique, sont apparus, comme l’illustre l’accroissement de la proportion de techniciens et de professionnels (Tardif et LeVasseur, 2010) : maternelle temps plein, utilisation répandue des services de garde scolaire, intégration des élèves allophones, handicapés ou en difficulté d’apprentissage ou d’adaptation. La présente communication a deux objectifs : 1) montrer en quoi l’usage multiple des espaces scolaires se traduit souvent en tensions entre les agents scolaires, qui adhèrent à des visions différentes de l’école, de ses fonctions ou finalités, 2) explorer, à la lumière d’ateliers participatifs réunissant ces agents scolaires, jusqu’à quel point la recherche consultative peut déboucher sur des compromis, sachant que les tensions apparaissent aussi bien au moment des décisions architecturales qu’au fil des usages modelant les lieux et conférant des symboles différenciés (Derouet-Besson, 2008). |