Résumé |
Une fois exposés dans un musée, les objets obtiennent une valeur ajoutée, un regard interprétatif valorisant; ils deviennent des sémiophores (Olsen, 2010; Pomian, 1987; Simonsson, 2014). À cela s’ajoute le fait que les objets peuvent être interprétés globalement, en tant que collection d’objets, ce qui permet selon Foucault (1984) l’hétérotopie, c’est-à-dire la capacité des musées de se constituer en emplacements qui renvoient à d’autres espaces. En effet, l’espace d’exposition se fractionne en différents espaces (l’espace empirique, l’espace conceptuel et l’espace référentiel) qui interagissent et modifient l’interprétation du visiteur. Dans cette présentation, en nous appuyant sur les concepts d’hétérotopie et de sémiophores, nous tentons d’expliquer comment les musées ont la possibilité de transformer la réalité, de créer un ailleurs à travers l’espace de l’exposition. Pour y arriver, nous analyserons l’interaction entre les différents espaces de l’ancienne exposition permanente Montréal : Points de vue du musée McCord. Plus précisément, nous concentrerons l’analyse sur la zone intitulée « Le berceau de l’industrialisation », qui a fait l’objet de notre mémoire de maîtrise (Lavoie, 2015). Notre présentation permet de comprendre que l’exposition est un lieu (De Certeau, 1990) où les espaces réel et fictionnel se rencontrent pour agir sur l’interprétation des visiteurs. |