Résumé |
Du rapport Bancel (1992) à un premier bilan des ESPE mis en place en 2013, la professionnalisation de la formation des enseignants a connu des fortunes diverses. Le terme même de professionnalisation est historiquement entendu dans un sens essentiellement sociologique (Bourdoncle, 1991, 1993; Lang, 1996; Tardif, 2013). Nous prenons ici l’approche plus large d’Altet (1994) ou encore Wittorski (2008) qui examine la notion de professionnalisation à différentes échelles (micro, méso et macro). Nous repérons un double empêchement qui maintient la professionnalisation de la formation des enseignants « au milieu du gué » : d’un côté, un empêchement « par le haut » et, de l’autre, un empêchement « par le bas ». Par le haut, l’État employeur n’a jamais renoncé à exercer une forme de contrôle institutionnel de la formation de maîtres et il maintient ce contrôle via un souci affiché d’efficience de cette formation. Par le bas, le discours des formateurs d’enseignants et des élèves-enseignants sur leur professionnalisation laisse perplexe quant à la réalité d’une volonté effective de l’ensemble des acteurs de prendre en main leur autonomie, de contrôler leur activité, voire d’universitariser la formation. |