Résumé |
À la fin du 20e siècle, les formations à l’enseignement se transforment. De normé en formation pour qu’il norme ses élèves, l’enseignant est appelé à devenir un entrepreneur ayant développé des aptitudes d’ordre social et entrepreneurial qui l’aideront à mieux comprendre ce que la société attend de l’école. Les formations migrent au niveau tertiaire, notamment en Suisse. Cette évolution est concomitante avec les espoirs fondés sur l’évolution du processus de professionnalisation du métier d’enseignant, processus qui exige notamment de fonder les formations sur des savoirs scientifiques dispensés au niveau universitaire. Or, former à l’entreprenariat plutôt qu’à la norme est davantage l’apanage des classes sociales supérieures que moyennes ou populaires. Si les écoles normales recrutaient dans ces classes moyennes, qu’en est-il des nouvelles formations en Hautes écoles pédagogiques créées en Suisse dès 2000? Nous avons mené une enquête auprès des étudiants de la HEP du Valais (première cohorte) puis la même enquête 13 ans plus tard. Nous présenterons les résultats et nous interrogerons sur l’éventuelle évolution de l’origine sociodémographique des étudiants et sur leur aptitude présumée à développer les attitudes entrepreneuriales postulées par les nouvelles gouvernances dans le contexte de la professionnalisation et de ses enjeux complexes. |