| Résumé |
Juriste, journaliste, professeur, chroniqueur, critique littéraire, animateur, bibliothécaire et historien, Jean-Charles Bonenfant (1912-1977) a laissé une œuvre aussi riche que diversifiée, logée à l’entrecroisement de l’histoire et du droit. D’aucuns lui reprocheront d’ailleurs un certain dilettantisme qui, à terme, l’aura sans doute empêché de produire une œuvre à la mesure de ses capacités. En revanche, la valeur du travail de Bonenfant s’évalue peut-être moins à sa contribution novatrice au champ de la pensée qu’à sa vocation didactique : celle d’instruire, de vulgariser et d’œuvrer à la formation de ce qu’il appelait une « classe moyenne intellectuelle québécoise ». Se réclamant de la figure classique de l’« honnête homme », Bonenfant élaborera une manière particulière de transmettre la connaissance à l’extérieur des murs de l’université et de toucher un large public, notamment au moyen de la radio, de la télévision et de la presse écrite. Dans cette communication, nous tâcherons de cerner cette visée éducative, qu’il entrevoyait comme une condition essentielle au maintien d’une démocratie saine. Il s’agira aussi de voir en quoi cette visée entrait en consonance avec la mise en forme d’un nouvel espace médiatique et les appels à l’engagement social et intellectuel des laïcs dans le Québec d’après-guerre. |